Limiter l'étalement urbain ?
La question de l'étalement urbain est aujourd'hui particulièrement sensible. Doit-on immobiliser l'urbanisation en périphérie des agglomérations, la limiter, se contenter de la maîtriser ou simplement laisser faire.
Peut-être pourrions nous commencer par définir le concept.
L’étalement urbain se manifeste lorsque le taux de changement d’occupation des terres excède le taux de croissance de la population. Selon le rapport de la commission Européenne, "Urban sprawl in Europe – the ignored challenge", plus d’un quart du territoire de l’Union européenne est déjà affecté par l’urbanisation. Les Européens vivent mieux et plus longtemps et sont plus nombreux à vivre seuls, ce qui accroît la demande d’espace vital. De plus, nous voyageons et consommons davantage. Entre 1990 et 2000, plus de 800 000 hectares du territoire européen ont été urbanisés. Cette surface équivaut au triple de la superficie du Grand-Duché de Luxembourg. Si les tendances observées se confirment, la superficie urbanisée de l’Europe pourrait doubler en un peu plus d’un siècle.
Les conséquences de cet étalement sont nombreuses. En premier lieu, l'artificialisation des terres et donc la diminution des espaces naturels et la déprise agricole. De manière moins évidente, le coût énergétique et par conséquent la production de gaz à effet de serre est particulièrement important. Cela s'explique notamment par la nécessité de disposer de deux véhicules par foyer et par des réseaux étalés dont le coût est exponentiel.
De manière plus pragmatique l'étalement urbain modifie le paysage (visuel, mais aussi olfactif et acoustique) et a donc une incidence directe sur la qualité de vie.
Une stricte immobilisation de toute forme d'étalement urbain semble dès lors logique. Sans doute, mais les contextes locaux doivent être pris en compte.
Sur Vailhauquès par exemple, l'urbanisation s'est faite autour de plusieurs hameaux jusqu'à ce que, suivant les axes de déplacement, ces différents points soient reliés par une urbanisation diffuse laissant des espaces vides importants et un impact paysager conséquent. La logique est donc de combler ces "vides d'urbanisation" afin de retrouver une unité paysagère, afin de rendre plus efficaces et moins coûteux les réseaux divers et d'avoir une population suffisante pour recréer une centralité urbaine avec une activité commerciale économiquement viable.
C'est cette démarche qui a prévalu aux aménagements urbains de ces dernières années. Cependant, cette étape terminée, un nouvel étalement urbain ne se justifie plus et une immobilisation est envisageable. Cela ne signifie pas une absence de toute intervention en matière d'urbanisme, car la création d'un centre village, nécessite parallèlement, une réflexion sur les déplacements, sur l'identité et l'image du village et par extension sur l'identité de chacun des anciens hameaux ou nouveaux quartiers et leurs relations. Bien évidemment l'urbanisme devra également toujours prendre en compte les problématiques de la vie quotidienne comme la sécurité des déplacements, l'état sanitaire des espaces publics, le confort de ces espaces (aspect visuel, odeurs, bruit)...etc.
C'est là un sujet essentiel, sans doute l'une des questions qui méritent un débat approfondi lors de cette campagne municipale.